
Depuis le 2 février la chasse de tir est terminée en Alsace. Si pour les adeptes de la battue, certains poussent un ouf de soulagement, d'autres vont certainement jouer les prolongations. En premier les Lieutenants de Louveterie qui devront sans doute assumer quelques battues administratives et en deuxième, les patrons de chasse dans le collimateur des autorités, dans le cadre de la lutte contre les dégâts excessifs de sangliers. Ces derniers auront l'obligation de faire quelques traques en plus sur leurs territoires pour réduire encore davantage les densités.
Y parviendront-ils, le feront-ils dans le cadre imposé "tir de tout sanglier, quel que soit sa taille, son poids, son sexe" ? L'avenir le dira. On peut en douter quelque peu, quand on sait que les laies avec des nouveaux-nés pullulent déjà dans nos forêts et qu'on connaît les consignes de tir données antérieurement à la fermeture générale.
Seul le porte-monnaie pourra vraisemblablement inciter certains à poursuivre la traque, dans le 67 en tout cas, le Fonds d'Indemnisation des Dégâts du Sanglier du Bas-Rhin ayant déjà envoyé la facture des contributions complémentaires 2015 aux locataires de chasse. Pour certains elle sera très salée puisqu'une sectorisation à 22 a été votée avec des sommes records allant au-delà des 40€ l'hectare boisé... De plus, les dégâts de prés vont certainement exploser lors des estimations à venir ce qui ne sera pas de bonne augure pour la future facture de 2016... de quoi faire réfléchir la soixantaine de chasses en "zone rouge" sur les densités à garder.
Comme pour les chevreuils et cervidés, il ne fera pas bon en tout cas être sanglier dans les semaines et mois à venir... De quoi se demander aussi ce qui restera dans un proche avenir comme gibier dans nos forêts locales ?
Pour la chasse de gestion, tout particulièrement du petit gibier, pas de temps mort par contre. La fermeture générale ne changera pas grand chose, les sorties étant davantage tournées vers la sauvegarde que vers le tir. C'est que le petit gibier naturel se faisant toujours plus rare, il s'agit plutôt de gérer la pénurie que l'abondance.
La fin d'hiver et le printemps à venir vont donc être des périodes d'intense activité, comme du reste tout au long de l'année. Entre le suivi des apports alimentaires, la lutte contre la prédation, les nouveaux aménagements et les comptages, il y a largement de quoi occuper le chasseur de plaine passionné.
A propos observation des densités, il est un phénomène que certains ont pu observer depuis début janvier et que personnellement je n'ai jamais vu, c'est la présence de levrauts nés en décembre. A priori, il est admis que les mises bas tardives se font jusqu'en octobre, (d'où aussi l'intérêt de retarder l'ouverture du lièvre). Là nous avançons vers Noël. Alors simple épisode exceptionnel lié à l'hiver doux et peu humide et qui a permis à cette dernière génération 2015 de survivre ? Influence du changement climatique qui fait que l'interruption de reproduction habituelle entre octobre et novembre n'a plus lieu ou absence de pression de chasse qui fait que les adultes survivent davantage ? A suivre...
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